Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/162

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fraude étrangère ; mais elles ne sauraient les garantir contre leur propre négligence et leur mauvaise conduite. On ne saurait forcer personne à se bien porter, ou à devenir riche, bon gré malgré qu’il en ait. Dieu lui-même ne sauvera pas les hommes contre leur volonté. Supposons, avec tout cela, qu’un prince veuille obliger ses sujets à acquérir des richesses et à se conserver la force et la santé du corps ; faudra-t-il qu’il ordonne par une loi qu’on ne consulte que les médecins de Rome, et qu’on n’ait à suivre pour sa diète que les règles qu’ils prescriront ? Faudra-t-il qu’on ne prenne aucun remède ni aucune viande, que ce qui aura été préparé au Vatican ou à Genève ? et, afin que les sujets vivent chez eux dans l’abondance et dans les délices, seront-ils tous obligés à être marchands ou à devenir musiciens ?