Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/215

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faux, ne l’exempte pas de l’obligation où il se trouve à l’égard des lois ; de même le jugement particulier, pour ainsi dire, du magistrat, ne lui acquiert pas un nouveau droit, d’imposer des lois au peuple, que l'intérêt de la société civile n'a pu lui accorder ; surtout, s’il en agit de cette manière, pour enrichir ceux de sa secte aux dépens du bien des autres. Mais, continuerez-vous, si le magistrat croit que ce qu’il commande est en son pouvoir et utile au public, et que les sujets en aient une toute autre opinion, qui sera le juge de leur différend ? Je vous réponds, que c’est Dieu seul, parce qu’il n’y a point de juge ici-bas entre le législateur et le peuple. C’est Dieu, dis-je, qui est le seul arbitre dans ce cas, et qui, au dernier jour, rendra à chacun selon ses œuvres, c’est-à-dire selon que nous aurons travaillé sincèrement