Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/216

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et de bonne foi à procurer le bien et la paix du public, à exécuter la justice, et à suivre la vertu. Que faire donc, me direz-vous, et quel remède y a-t-il ? Il faut que chacun tourne ses premiers soins du côté de son âme, et qu’il évite, autant qu’il lui sera possible, de troubler la paix de l’État ; mais il y a peu de personnes qui s’imaginent de voir régner la paix dans les lieux où tout est réduit à une triste solitude. Les hommes ont deux voies, pour terminer leurs différends, celle de la justice et celle de la force ; mais il arrive d'ordinaire que l’une commence là où l’autre finit. Il ne m'appartient pas d’examiner jusqu’où s’étendent les droits des magistrats dans chaque nation : je vois seulement ce qui se pratique dans le monde, lorsqu’il n’y a point de juge pour décider les controverses. De sorte, me direz-vous, que