Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/221

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n'insinue-t-elle pas qu’ils n’attendent qu’une occasion favorable pour envahir les droits de la société, les biens et les privilèges de leurs compatriotes, et qu’ils ne demandent la tolérance du magistrat que pour en priver les autres, dès qu’ils auront les moyens et la force d’en venir à bout ?

(3) Cette Église, dont tous les membres qui s'y joignent, passent en même temps sous le pouvoir d’un autre prince, n’a nul droit à être tolérée par le magistrat ; puisque celui-ci permettrait alors qu’une juridiction étrangère s’établît dans son propre pays, et qu’on employât ses sujets à lui faire la guerre. On a beau distinguer ici entre la Cour et l’Église ; c’est une distinction vaine et trompeuse, qui n’apporte aucun remède à ce mal ; puisque l’une et l’autre est soumise à l’empire absolu du même homme, qui dans