Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/225

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de monde, sont dangereux à l'État et à la tranquillité publique. Mais si cela est, pourquoi permet-on, je vous prie, que le peuple se rende en foule aux marchés publics et dans les cours de judicature ? Pourquoi souffre-t-on qu'il y ait des collèges et des citoyens même ? Vous me répliquerez que ces dernières assemblées ne regardent que le civil, au lieu que les autres, dont il s’agit, ont en vue le spirituel. Est-ce donc que, plus on s’éloigne du maniement des affaires civiles, plus on est disposé à les embrouiller et à y causer du désordre ? Ce n’est pas cela, me direz-vous ; mais les hommes, qui s’assemblent pour traiter de leurs intérêts civils, sont de différente religion, au lieu que les membres des assemblées ecclésiastiques professent tous la même croyance. Que concluez-vous de là, s'il vous plaît?