Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que tels, pourvu qu’ils soient honnêtes, paisibles et industrieux, ne l’exige pas. Quoi ! vous permettriez à un païen de négocier chez vous, et vous l’empêcheriez de prier Dieu et de l’honorer à sa manière ! Les juifs peuvent séjourner au milieu de vous, et habiter dans vos maisons ; pourquoi donc leur refuserait-on des synagogues ? Leur doctrine est-elle plus fausse, leur culte est-il plus abominable et leur union est-elle plus dangereuse en public qu’en particulier ? Si l’on doit accorder toutes ces choses aux Juifs et aux infidèles, la condition des chrétiens sera-t-elle pire que la leur, dans un État qui professe l’Évangile de Jésus-Christ ?

Peut-être me direz-vous, « qu'il n'y a point de mal dans cette conduite, parce que les derniers ont plus de penchant aux factions, aux tumultes et aux