Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/236

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dont la doctrine est pacifique, et dont les mœurs sont chastes et innocentes. Si l’on permet aux uns de célébrer des assemblées solennelles et certains jours de fête, de prêcher en public et d’observer d’autres cérémonies religieuses, on ne peut refuser la même liberté aux Remontrans, aux Contre-Remontrans, aux Luthériens, aux Anabaptistes ni aux Sociniens. Pour dire franchement la vérité, et eu égard à ce que les hommes se doivent les uns aux autres, l’on ne doit exclure de la société civile ni les Païens, ni les Mahométans, ni les Juifs, à cause de la religion qu’ils professent. Du moins, l’Évangile ne commande rien de pareil ; l'Eglise, qui ne juge point ceux qui sont dehors, comme il est dit I, Cor., V, 12, 13, ne le souhaite pas non plus ; et l’État, qui embrasse et reçoit les hommes, en tant