Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moins solide, ni moins utiles, que ce qui leur est tombé en partage dans leur petit Territoire, dont ils admirent l’abondance, & qu’ils croient renfermer tout ce qu’il y a de bon dans l’Univers. Ceux qui demeurent ainsi enclavez dans l’enceinte de leur Païs ; qui ne veulent pas jetter les yeux au delà des bornes que le Hasard, la Fantaisie, ou la Paresse a mises à leurs Recherches, & qui ne daignent pas s’informer des Notions, des Discours & des Progrés du reste du Genre Humain, peuvent être comparez à juste titre aux Habitans des Iles Marianes ; qui separez du Continent par une vaste étenduë de Mer, se croioient le seul Peuple qu’il y eut au Monde. Ces Insulaires étoient si nouveaux à l’égard des Commoditez de la Vie, qu’ils ignoroient l’usage du Feu, jusqu’à ce que les Espagnols le leur aprirent,

il