Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/267

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il n’y a pas bien des années, dans leurs Voiages d’Acapuleo à Manilha. Mais ce qui paroit plus étonnant, c’est qu’au milieu de tous leurs besoins & de l’ignorance presque de toutes choses, lors-même qu’ils furent de la bouche des Espagnols, qu’il y avoit plusieurs autres Nations, où les Arts & les Sciences fleurissoient, & où l’on trouvoit toutes les Commoditez de la Vie, ils se regardoient comme le Peuple le plus heureux & le plus sage de l’Univers. Avec tout cela, je ne croi pas que personne s’imagine qu’ils sont de grands Philosophes ou de profonds Metaphysiciens ; ni que les plus habiles d’entr’eux portent fort loin les Preceptes de la Morale, ou de la Politique, ni qu’aucun des plus éclairez étende ses connoissances au delà du petit nombre de choses que son Ile & celles du voisinage lui fournissent

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