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Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/289

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ses, on ne doit pas s’étonner s’ils embrassent l’Erreur pour la Verité, & s’ils prononcent d’un ton si positif sur bien des choses qu’ils n’entendent pas.

Mais aussi-tôt qu’on vient à l’Examen de ces fausses Maximes, il n’y a personne, qui sache tant soit peu raisonner, qui ne tombe d’accord qu’elles sont incertaines, & qui ne les desaprouve dans ceux qui different de lui, cependant, après avoir été convaincu de leur incertitude, il ne laisse pas de s’en servir, & dès la premiere occasion qui s’offre, il bâtit sur les mêmes Principes. À voir une si pitoiable conduite, ne seroit-on pas tenté de croire que les Hommes cherchent à se tromper eux-mêmes, & à s’aveugler ? Mais ils ne sont pas aussi criminels à cet égard qu’ils le paroissent d’abord ; il n’y a nul doute que plusieurs d’entre eux ne raisonnent de cette ma-

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