Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/290

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niere fort serieusement, & qu’ils n’ont point du tout en vuë de s’en imposer à eux-mêmes, ni aux autres. Ils sont persuadez de ce qu’ils disent, & ils s’imaginent qu’il y a de la solidité, quoi qu’en pareil cas ils aient vu le contraire ; mais les Hommes se rendroient insuportables à eux-mêmes, & ils s’attireroient le mepris des autres, s’ils embrassoient des Opinions sans aucun fondement, & sans en pouvoir donner quelque raison, bonne ou mauvaise. Il faut toûjours que l’Esprit s’appuie sur quelque Fondement, vrai ou trompeur, solide ou ruineux. Il n’a pas plutôt admis une Proposition, qu’il se hâte, comme je l’ai remarqué dans un autre Endroit, de la fonder sur quelque Hypothese, & il n’est point fixe ni tranquille, jusqu’à ce qu’il en soit venu à bout. Tant il est vrai que la Nature même nous dispose à

faire