Page:Lockroy - Lettres sur la marine française, paru dans Le Temps, 25 août 1903.djvu/10

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Mais qui pense à la guerre possible ? qui pense à l’exécution d’un plan de concentration ? Il s’agit bien de cela. La marine, qui, autrefois, était une des armes de la défense nationale, est devenue un instrument de politique électorale. On s’occupe ou l’on paraît s’occuper de la Démocratie maritime, des « humbles » comme on dit, mais c’est à la condition que ces « humbles » soient armés d’un bulletin de vote. Quand la loi exclut les « humbles » des élections législatives ou même des élections municipales, les « humbles » ne sont plus l’objet d’aucune faveur : on pourrait dire d’aucune justice. C’est ainsi qu’après avoir mis de côté le plan de concentration ; qu’après avoir oublié les torpilleurs de 1902, on laisse s’anémier et peut-être disparaître un corps qui faisait la force de notre marine et qui en était l’honneur : la maistrance.