Page:Lods - L'évangile et l'apocalypse de Pierre.djvu/106

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siècle ou à quel monde, appartiennent les justes qu’il vient de voir, Jésus ne lui répond pas : « au siècle à venir » ; mais il lui montre, existant déjà, en dehors de ce monde, le « lieu des hommes justes ». Le parfum des fleurs qui ornent ce séjour arrive jusqu’à la montagne où se tient le voyant. Cette peinture est donc de la même famille que Hén. 22 ; Luc 16, 22 ss. ; 4 Esdras 6, 49 ss. (frag. Bensly, éd. Fritzsche p. 609 ss.) ; Hippolyte, περὶ τῆς τοῦ παντὸς αἰτίας (éd. Lagarde, p. 68), sans qu’il me semble du reste possible d’établir un lien de dépendance directe entre ces différents morceaux et notre apocalypse.

De la peinture assez vague du séjour des justes, on retrouve des traits dans l’histoire de Barlaam et de Josaphat (Boissonade, Anecdota Graeca, IV, p. 280-360), et dans la vision de Saturus (The acts of the Martyrdom of Perpetua and Felicitas, by J. Rendel Harris and Seth K. Gifford, Londres, Clay and Sons, 1890, p. 55 ss). Ces traits avaient-ils été empruntés à l’apocalypse de Pierre ? La chose est rien moins que sûre ; il y avait dans les descriptions que l’on faisait de la félicité à venir un certain nombre de détails qui ne variaient guère : les plantes aromatiques (cf. Hén. 24, 3-5 ; 25, 4-6 ; 29, 2 ; etc…), les fruits d’une saveur exquise