Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’on voit en quel sens il l’avoue. Il n’avait pas lieu d’en faire profession auparavant, non seulement parce qu’on ne l’aurait pas cru, ou qu’il se serait exposé immédiatement à la vindicte des pouvoirs publics, mais parce qu’il ne le pouvait pas, sa prédication n’étant pas la fonction du Messie, et son avènement comme Christ ne devant se produire que plus tard, au moment fixé par la Providence.

On comprend de même que l’Église apostolique ait enseigné que Jésus était devenu Christ et Seigneur par la résurrection, c’est-à-dire par son entrée dans la gloire céleste, et qu’elle ait en même temps attendu sa venue, c’est-à-dire son avènement comme Christ, et non son retour, son ministère terrestre n’étant pas encore envisagé comme un avènement messianique.

Quant à l’origine de la conscience messianique dans l’âme de Jésus, on ne peut la déduire sûrement des textes. La tradition la plus ancienne paraît l’avoir expliquée ou figurée au moyen d’une révélation qui se serait produite à l’occasion du baptême dans le Jourdain. Il peut y avoir là un effet de perspective, bien que cette circonstance du baptême soit