Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/152

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de Jésus à ses disciples, en tant que l'on tient ces faits pour des preuves physiques de la résurrection, n’est pas un argument indiscutable et d’où il résulte avec une entière certitude, pour l'historien, que le Sauveur est corporellement ressuscité. Le cas donné ne comportait pas de preuve complète. Le Christ ressuscité n’appartient plus à l'ordre de la vie présente, qui est celui de l’expérience sensible, et par conséquent la résurrection n’est pas un fait qui ait pu être constaté directement et formellement. On peut vérifier la guérison d’un malade, et l’on pourrait, le cas échéant, contrôler le retour d’un mort à la vie naturelle ; mais l’entrée d’un mort dans la vie immortelle se dérobe à l’observation. Le tombeau vide n’est qu’un argument indirect, et non décisif, puisque la disparition du corps, seul fait constaté, admet d’autres explications possibles que la résurrection. Les apparitions sont un argument direct, mais que Ion peut dire incertain dans sa signification. Avant tout examen des récits, il est permis de penser que des impressions sensibles ne sont pas le témoignage adéquat d’une réalité purement surnaturelle. Jésus ressuscité apparaissait