Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/155

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blâmés de ce que la foi à la résurrection leur manquait, bien qu’ils n’eussent pas reçu encore le message de Pâques [1] » ; mais il est simplement sous-entendu que, s’ils avaient été intelligents, les Ecritures auraient dû leur apprendre ce qui était annoncé dans le message, à savoir que le Christ devait ressusciter le troisième jour après sa mort.

La distinction du message et de la foi peut donc être fondée en raison sans être fondée en Evangile. On peut discerner dans la foi un élément fondamental, la croyance au Christ vivant, qui est la substance même de la foi, et sa forme, qui se confond avec l’objet du message. De savoir si la forme importe à la conservation du fond, c’est un point qu’il n’y a pas lieu d’examiner ici. M. Harnack voudrait garder le fond sans la forme, la foi sans sa preuve, qu’il juge caduque. Peut-être a-t-il eu tort de prendre uniquement pour une preuve ce qui, dans les écrits apostoliques, est, avant tout, une expression de la foi. Si on l’entend de la sorte, le message de Pâques reste le grand témoignage de

  1. Loc. cit.