Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/159

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de la Perse et de la Grèce ; s’il est né de la parole et de l’action incomparables de Jésus, il n’en est pas moins vrai que Jésus a recueilli et vivifié le meilleur du capital religieux amassé avant lui par Israël, et qu’il n’a pas transmis ce capital comme un simple dépôt que les croyants de tous les âges n’auraient qu’à surveiller, mais comme une foi vivante, sous un ensemble de croyances qui, ayant vécu et grandi avant lui, devaient vivre et croître après lui par l’influence prépondérante de l’esprit dont il les avait animées. Pour être isolé dans l’histoire, le Christ de M. Harnack n’en est pas plus grand ; il est seulement moins intelligible et moins réel [1]

  1. « Ce que l’on peut imaginer de plus incomparablement unique dans l’ordre spirituel et moral, et au point de vue d’une conception rationnelle du développement humain, ne peut être que le cas de celui en qui les différents éléments qui ont existé auparavant dans l’expérience religieuse des hommes ont été conciliés et amenés à l’unité. Mais celui-là n’est pas, pour autant, placé en dehors du développement ; car une telle concentration dévie et de pensée, si elle est, d’une part, la solution des problèmes de l’humanité, équivaut, d’autre part, ou conduit directement à une façon nouvelle et plus profonde, sinon plus difficile, de les poser. Quand même nous dirions qu’elle contient le principe de solution de toutes