Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/163

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ecclésiastique s’est établie, rejetant en dehors d’elle quantité de sectes qui se disent aussi chrétiennes ; elle est constituée par les diverses Eglises répandues dans l’empire romain et qui, bien que mutuellement indépendantes, sont en rapport constant et régulier, organisées intérieurement de la même manière, et professent une doctrine commune où les règles de la discipline se distinguent des règles de la foi. Chaque Eglise se considère comme l’organe d’un culte qui a ses rites solennels et dont les actes principaux ne peuvent être accomplis que par les prêtres. C’est, nous dit-on, que le formalisme s’introduit fatalement dans les religions qui durent, après que la ferveur d’enthousiasme qui leur a donné naissance est passée ; c’est aussi que « la lutte contre le gnosticisme a forcé l’Église à exprimer sa doctrine, son culte et sa discipline, dans des formes et des lois fixes, et à exclure quiconque ne s’y soumettait pas [1] ». Grand dommage pour la liberté ! Mais la vie primitive avait disparu. « La médiocrité fonda l’autorité [2]. » Cependant on peut voir par les Actes des

  1. Pp. 119, 129.
  2. P. 130.