Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/164

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martyrs, les écrits de Clément d’Alexandrie et de Tertullien, que l’Eglise « n’avait pas étouffé l’Évangile [1] ».

L’Église, en Orient comme en Occident, s’est organisée en institution juridique et en administration politique. Toutefois en Orient, le développement hiérarchique n’aboutit qu’à la constitution d’Eglises nationales, fortement dépendantes du pouvoir civil. Les choses se passèrent tout autrement en Occident, où l’empire s’était écroulé dès le Ve siècle. « Sous main », déclare notre critique, dans une description où il paraît se laisser quelque peu griser de sa propre éloquence, « l’Eglise romaine se substitua à l’empire romain qui, en réalité, se survécut en elle ; l’empire n’a pas péri ; il s’est seulement transformé….. L’Église romaine gouverne toujours les peuples ; ses papes règnent comme Trajan et Marc-Aurèle ; à la place de Romulus et de Rémus sont venus Pierre et Paul ; à la place des proconsuls, les archevêques et les évêques ; aux légions correspondent les troupes de prêtres et de moines ; à la garde impériale, les Jésuites. Jusque dans les détails, jusque dans les particularités de droit,

  1. P. 135.