Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/177

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aux Corinthiens est écrite au nom de l’Eglise romaine, et la personnalité du rédacteur ne se montre pas ; néanmoins la lettre a été reçue et gardée comme épître de Clément, qui en était Fauteur responsable et l’organe officiel de la communauté. Cette même épître fait voir que l’Eglise romaine s’intéressait à la vie intérieure des chrétientés éloignées et se croyait le droit d’y intervenir avec autorité. Paul n’aurait pas parlé aux Corinthiens divisés avec plus de force que Clément, bien que ce soit encore la communauté héritière de la tradition apostolique, non le successeur personnel de Pierre, qui semble avoir la parole. Cette distinction est accessoire, car le sentiment de l’autorité reste identique chez Clément, qui parle au nom de l’Eglise dont il est le mandataire autant que le président, et chez Victor, chez Calliste, chez Etienne, qui parlent en leur nom propre et comme tenant la place de l’apôtre Pierre.

Que la position centrale de Rome, après avoir amené les apôtres dans cette ville, ait mis son évêque à même d’exercer une influence que nul autre n’aurait pu avoir dans un autre endroit, il n’y a pas lieu de le contester. L’importance