Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

n’avait été entravé par la politique, dès que l’empire se fut converti. A mesure que les évêques de Rome se feront une idée plus précise de leur fonction modératrice et la traduiront en droit positif et divin, les Orientaux les comprendront de moins en moins et finiront par ne plus les comprendre du tout ; ils ne verront que les prétentions romaines et n auront pas le sens de ce qu’exige le maintien de l’unité, par-dessus les divisions des frontières. Ils auront si bien fait du christianisme une religion d’Etat que, Rome une fois perdue pour l’empire, il leur semblera que l’évêque de Rome n’a plus rien à dire en ce qui les touche, et que celui de Constantinople, la nouvelle Rome, a sur l’Orient les mêmes droits et les mêmes pouvoirs que l’évêque de l’ancienne sur les contrées de l’Occident qui lui obéissent. Au temps où les papes ne connaissent plus de frontières et assurent, ce dont les loue M. Harnack, l’indépendance de la religion à l’égard du pouvoir séculier, les patriarches de Constantinople encadrent l’Eglise dans les débris de l’empire et, voulant organiser leur papauté, font celle de l’empereur, En ramenant le christianisme