Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/198

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l’autorité de la hiérarchie ou plutôt celle du pape, le principe fondamental du catholicisme n’a pas cessé d’être le principe même de l’Evangile. Les fidèles n’existent pas pour le service de la hiérarchie, mais la hiérarchie existe pour le service des fidèles. L’Eglise n’existe pas pour le service du pape, mais le pape existe pour le service de l’Eglise.

Certes, l’Église a revêtu, à beaucoup d’égards, la forme d’un gouvernement humain, et elle est devenue, elle est encore une puissance politique. Elle n’en a pas moins toujours voulu et elle veut encore être autre chose. Qu’elle compte au point de vue politique et que la politique doive compter avec elle, c’est une conséquence inévitable de son existence, et c’est ce qui est arrivé dès que le christianisme a été suffisamment répandu dans l’empire romain. Qu’elle s’érige elle-même en puissance politique, traitant de supérieur à inférieur ou d’égal à égal avec les gouvernements, négociant avec eux certaines affaires religieuses comme on négocie les traités internationaux, c’est une forme particulière et transitoire de ses rapports avec les pouvoirs humains. En ce sens, l’Eglise n’a pas toujours été une puissance politique,