Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/200

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Il n'est pas vrai, d’ailleurs, que l’autorité ecclésiastique ait jamais été ni qu’elle soit maintenant une sorte de contrainte venant du dehors pour comprimer tout mouvement personnel de la conscience. L’Eglise est éducatrice avant d être dominatrice ; elle instruit avant de diriger, et celui qui lui obéit ne le fait que selon sa propre conscience et pour obéir à Dieu. En principe, le catholicisme vise, tout autant que le protestantisme, à la formation de personnalités religieuses, d’âmes maîtresses d’elles-mêmes, de consciences pures et libres. En fait, l’écueil est pour lui de vouloir trop gouverner les hommes, au lieu d’élever seulement les âmes. On ne peut nier que sa tendance, en réaction contre le protestantisme, ait été à l’effacement de l’individu, à lu mise en tutelle de 1'homme, à un contrôle de toute son activité qui n’est point fait pour provoquer l’initiative. Mais ce n’a été qu’une In n lance. A peine pourrait-on dire qu’il y a, dans l’Eglise, une « légion » dont l’idéal religieux et politique est celui d’une société réglée par une sorte de consigne militaire dans tous les ordres de la pensée et de l’action. Encore est-il que le principal défaut de cet idéal n’est pas