Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/205

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Les siècles passés ont regardé le dogme comme l’expression et le rempart de la foi. On le supposait immuable, bien qu on ne se lassât point d’en perfectionner les formules. M. Harnack enseigne aussi l’immutabilité du dogme ; mais il ne trouve qu’un dogme dans l’Evangile, et le travail de la pensée chrétienne depuis saint Paul est ainsi condamné en bloc, puisque son objet, pour la majeure partie, est autre que la bonté paternelle de Dieu. Cet effort séculaire pour définir la vérité de l’Evangile serait donc tout à fait vain, étranger à l’Evangile même qu’il veut expliquer. Le fait est que le développement du dogme n’est pas dans l’Evangile ; et il ne pouvait pas y être. Mais il ne s’ensuit pas que le dogme ne procède pas de l’Evangile, ni que l’Evangile n’ait pas vécu