Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/220

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grecque, qui a contribué à les former, aide aussi à les entendre. Ce ne sont pourtant point des dogmes scientifiques, transportés de la philosophie païenne dans la théologie chrétienne ; ce sont des dogmes religieux, qui ne doivent à la philosophie que certains éléments théoriques et leur formulaire, non l’esprit qui pénètre éléments et formules, ni la combinaison spéciale des notions qui les constituent. L’évolution de la vie divine dans la Trinité ne procède pas du monothéisme israélite sans influence des spéculations helléniques ; mais le maintien de l’unité, la détermination des trois termes de la vie divine sont dictés par la tradition juive et l’expérience chrétienne. Dans le concept de l’incarnation, la notion du Verbe est philonienne autant que biblique ; mais elle ne laisse pas d’être biblique en partie, et surtout elle est fixée, concrétisée, détournée, pour ainsi dire, de la cosmologie vers la révélation, orientée vers le Christ, de façon à prendre une signification originale par rapport à lui et à la foi chrétienne.

Il n’est pas étonnant que le résultat d’un travail si particulier semble manquer de logique et de consistance rationnelle. Cependant il