Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/236

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par lui-même. Les définitions du Vatican sont issues, en quelque sorte, de la réalité ; mais si le mouvement centralisateur qui y a conduit semble arrivé a son terme, la réflexion théologique n’a pas dit encore son dernier mot sur le sujet. On peut croire que l’avenir fera, touchant la véritable nature et l’objet de l’autorité ecclésiastique, des observations qui ne manqueront pas de réagir sur le mode et les conditions de son exercice.

Pour quiconque a suivi le mouvement de la pensée chrétienne depuis les origines, il est évident que ni le dogme christologique, ni celui de la grâce, ni celui de l’Eglise ne sont à prendre pour des sommets de doctrine au delà desquels ne s’ouvre et ne s’ouvrira jamais pour le croyant que la perspective aveuglante du mystère infini ; qui demeureraient plus fermes que le roc, inaccessibles à tout changement même accidentel, et cependant intelligibles pour toutes les générations, également applicables, sans traduction ni explication nouvelles, à tous les états, à tous les progrès de la science, de la vie, de la société humaines. Les conceptions que l’Eglise présente comme des dogmes révélés