Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ne sont pas des vérités tombées du ciel et gardées par la tradition religieuse dans la forme précise où elles ont paru d abord. L’historien y voit l’interprétation de faits religieux, acquise par un laborieux effort de la pensée théologique. Que les dogmes soient divins par l’origine et la substance, ils sont humains de structure et de composition. Il est inconcevable que leur avenir ne réponde pas à leur passé. La raison ne cesse pas de poser des questions à la foi, et les formules traditionnelles sont soumises à un travail perpétuel d’interprétation où « la lettre qui tue » est efficacement contrôlée par « l’esprit qui vivifie [1] ».


III

C’est en partant d’une conception scolastique, abstraite et non réelle, de la révélation et du dogme, que l’on en vient à condamner tout le fruit de la réflexion chrétienne sur l’objet du christianisme. Il est clair que, si l’essence immuable de l’Évangile avait été la seule foi au Dieu Père, tout le développement chrétien

  1. II COR. III, 6.