Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/241

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de l’œuvre divine qui s’accomplissait dans les âmes régénérées par l’Evangile ; le dogme ecclésiologique fut l’expression du rôle séculaire de l’épiscopat et de la papauté dans l’Eglise. Si jamais une conclusion dogmatique est formulée sur le développement chrétien, on peut présumer que ce sera l’expression de la loi de progrès qui, depuis l’origine, gouverne l’histoire du christianisme. Jusqu’à présent les théologiens catholiques ont été surtout préoccupés du caractère absolu que le dogme tient de sa source, la révélation divine, et les critiques n’ont guère vu que son caractère relatif, manifesté dans son histoire. L’effort de la saine théologie devrait tendre à la solution de l’antinomie que présentent l’autorité indiscutable que la foi réclame pour le dogme, et la variabilité, la relativité que le critique ne peut s’empêcher de remarquer dans l’histoire des dogmes et dans les formules dogmatiques.

On a vu comment tout le développement de la doctrine chrétienne n’est pas en dehors de la foi, mais bien dans la foi, qui le domine tout entier. Le principe traditionnel et le sens religieux l’ont toujours emporté sur le besoin d’adaptation