Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/240

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du dogme, s’applique, en réalité, à la phase proprement intellectuelle et théologique du développement, non à l’éclosion même et à la formation des croyances, ou bien figure, sous une définition abstraite, tout un travail dont cette définition est bien loin d’être l’expression adéquate. C’est la notion même du développement qui a maintenant besoin de se développer, et l’on n’a pas à la créer de toutes pièces, mais à la constituer d’après une meilleure connaissance du passé. L’acquisition de ce dogme nouveau ne se fera pas autrement que celle des anciens. Ceux-ci n’étaient pas contenus dans la tradition primitive comme une conclusion dans les prémisses d’un syllogisme, mais comme un germe dans une semence, un élément réel et vivant, qui devait se transformer en grandissant, se déterminer par la discussion avant de se cristalliser dans une formule solennelle. Ils existaient à l’état de fait ou de croyance plus ou moins consciente, avant d’être l’objet de spéculations savantes et de jugements officiels. Le dogme christologique fut avant tout l’expression de ce que Jésus était, depuis le commencement, pour la conscience chrétienne ; le dogme de la grâce fut l’expression