Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/248

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religieuses et morales, la logique humaine se moque d’elle-même, que l’effort vers le mieux devance les raisonnements qui le justifient, et qu’il porte en soi une vérité supérieure à celle des arguments dont on l’autorise ? Aussi bien la meilleure apologie de tout ce qui vit est-elle dans la vie même. Tout l’échafaudage des arguments théologiques et apologétiques n’est qu’une tentative, d’ailleurs nécessaire, pour se figurer le rapport du passé avec le présent, ainsi que la continuité de la religion et du progrès religieux depuis le commencement. Les artifices de l’interprétation servent a élargir et à spiritualiser sans cesse la signification des symboles, à promouvoir le développement et l’intelligence de la religion, par hi perception toujours renouvelée d’analogies plus hautes et plus dignes de leur objet mystérieux. Des imperfections extérieures, qui sont surtout des imperfections par rapport à nous et à la connaissance critique des sources de l’histoire, à l’éducation moderne de l’esprit, ne rendent pas ce grand travail caduc et ne portent pas préjudice à l’importance de ses résultats. Si l’Évangile avait été une thèse de philosophie,