du passé, et qu’il reconstruise, pour son usage, toute la religion. Là comme ailleurs chacun est aidé par tous, et tous par chacun.
Il n’y a même pas lieu de s’étonner que l’Église se présente comme la maîtresse infaillible de ces croyants qui, sans elle, vont à l’aventure. Son attitude est tout aussi facile à comprendre que celle des théologiens protestants qui, voyant l’impuissance de l’individu à formuler pour d’autres que pour lui-même un symbole de croyance, et ne connaissant d’autre principe religieux que l’individualisme, se réfugient dans une seule idée, qu’ils veulent croire uniquement évangélique, et accessible par elle-même à toutes les âmes. Mais leur hypothèse a l’inconvénient d’être gratuite et impraticable, tandis que l’hypothèse catholique est une institution réelle qui continue l’Evangile réel. Ce n’est pas sans cause que Luther avait gardé un dogme, et que le protestantisme organisé tend malgré lui à l’orthodoxie.
Est-ce à dire que le dogme chrétien devienne ainsi une croyance toute faite, devant laquelle il est sage de s’incliner, sans y regarder de trop près, pour ne pas s’exposer à la contredire ? De