Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/265

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c’est-à-dire plus régulières et moins périlleuses. Supposé que l’on puisse démontrer l’origine païenne d’un certain nombre de rites chrétiens, ces rites ont cessé d’être païens lorsqu’ils ont été acceptés et interprétés par l’Église. Supposé que le grand développement du culte des saints, des reliques, de la Vierge, soit dû, en quelque façon, à une influence païenne, il ne sera pas condamné par le seul fait de cette origine. Si la prédication apostolique n’avait converti que des Juifs, il n’y aurait pas eu, à proprement parler, de culte chrétien, pas plus qu’il n’y aurait eu d’Eglise, ni de dogmes chrétiens. Mais le christianisme, en restant juif, ne pouvait pas être une religion universelle, il n’aurait pas été le christianisme ; et pour être universel, il ne suffisait pas qu’il dépouillât sa forme juive. On ne peut pas soutenir qu’il n’avait aucun besoin de prendre une forme grecque, romaine ou germanique, qu’il aurait dû conquérir le monde par la seule force de ses principes. Les principes sont l’âme de la religion ; mais les principes, sans les institutions et les doctrines religieuses, sont, en toute vérité, une âme sans corps, quelque chose qui n’a ni réalité, ni consistance dans