Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/267

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de ne l’avoir pas réprouvée. A aucune époque de l’histoire, avant le grand ébranlement provoqué par le christianisme et par la conversion des païens à Jésus en dehors de la Loi, l’idée de s’en passer ne pouvait venir à aucun Juif pieux, et il aurait été insensé de vouloir la supprimer. C’est la considération des Gentils qui obligea l’Eglise apostolique à ne point l’exiger. Mais les Gentils, qui obtenaient ainsi d’être dispensés d’une coutume juive, pouvaient bien obtenir, d’autre part, la conservation de leurs propres usages, à condition d’y joindre un sens chrétien. Ils ne pouvaient pas se retrouver dans le judaïsme ; mais, pour se retrouver dans le christianisme, ils avaient besoin d’y mettre quelque chose d’eux-mêmes, formes de pensée et formes de culte. L’Eglise n’a rien adopté qui ressemble à la circoncision ; elle a proscrit tous les rites sanglants et magiques des religions anciennes ; par là elle a garanti, autant qu’il était possible et nécessaire, le caractère spirituel de la religion chrétienne. Mais de même que telle façon de se représenter Dieu, l’économie du salut, la rédemption, l’action du Christ glorifié, peut n’être pas sans analogie ou sans rapport historique