Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/27

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On ne peut condamner l’historien à regarder comme essence du christianisme vivant un point qui se multiplie sans grandir. Il y aurait plutôt à reprendre la parabole du Sénevé, en comparant à une petite semence le christianisme naissant. La graine était petite, car la religion nouvelle était moindre, par le prestige de l’antiquité, que les vieilles religions, encore subsistantes, de l'Égypte et de la Chaldée ; elle était moindre, par la puissance extérieure, que le paganisme gréco-romain ; elle était moindre, en apparence, que le judaïsme, dont elle se présentait comme une variété sans avenir, puisque le judaïsme la repoussait. Cette semence néanmoins enfermait en germe l’arbre que nous voyons ; elle avait pour sève la charité ; sa poussée de vie était dans l’espérance du royaume ; sa force d’expansion dans l’apostolat ; son gage de succès dans le sacrifice ; comme forme générale, cette religion embryonnaire avait la foi à l’unité et à la souveraineté absolue de Dieu, et, comme forme