Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/274

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n’ont subi aucun changement important dans la tradition catholique. L’habitude de conférer le baptême aux enfants constitue un développement disciplinaire qui ne change pas la signification du sacrement, mais qui l’a peut-être un peu diminué et qui a contribué à le dédoubler dans la pénitence [1].

Le baptême, suivi de la confirmation et de la communion, était le rite de l’initiation chrétienne et de la rémission des péchés ; mais l’eucharistie restait le vrai sacrement de l’initié. On n’eut pas d’abord l’idée du chrétien pécheur et réconcilié ; et l’Eglise ne s’y habitua même que très lentement. On supposait que les défaillances communes étaient réparées par une sorte d’effet persévérant du baptême, par la prière, par la communion, par toutes les bonnes œuvres, surtout par les œuvres de charité. Les péchés très graves et scandaleux mettaient en dehors de l’Église

  1. « Le baptême s’est développé, d’une part, dans la confirmation ; de l’autre, dans la pénitence, le purgatoire et les indulgences ; l’eucharistie, dans la présence réelle, l’adoration de l’hostie, la résurrection du corps, la vertu des reliques. » NEWMAN, Essay on the Development 2, (1846), 154.