Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

résurrection de leur corps dans la parousie du Seigneur. Cette pensée de la résurrection agissait alors bien plus puissamment sur les esprits qu’elle ne fait aujourd’hui sur les croyants les plus sincères. Le soin des cadavres s’explique ainsi de la façon la plus naturelle ; et ce soin était accompagné de piété, ayant pour objet des reliques sacrées par l’Esprit et par une espérance immortelle. Le royaume que l’on, avait attendu et que l’on attendait encore avec tant d’impatience, on le voyait maintenant se constituer, au delà de l’horizon terrestre, par tous les bienheureux qui rejoignaient le Christ dans sa gloire et qui n’en restaient pas moins unis comme lui, avec lui, à l’Eglise de la terre, organe de la prédication évangélique et de la préparation du royaume des cieux.

Le culte des saints est donc le complément naturel du culte de Jésus, et le culte de Jésus est le christianisme. Le christianisme sans ce culte n’est qu’une philosophie, disons, si l’on veut, une philosophie mystique, qui voudrait prendre le nom de religion et qui n’y a pas droit, car elle ne garde aucune forme religieuse déterminée. Elle n’est pas le monothéisme israélite,