Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/294

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L’efficacité des sacrements n’est même pas chose si difficile à concevoir au point de vue de la raison. Il en est des sacrements comme du langage ordinaire, où la vertu des idées passe dans les mots, agit par les mots, se communique réellement, physiquement par les mots, et ne produit pas seulement son effet dans l’esprit à l’occasion des mots. On peut donc parler de la vertu des mots, car ils contribuent à l’existence et à la fortune des idées. Tant qu’une idée n’a pas trouvé une formule capable de frapper les esprits par sa clarté au moins apparente, par sa netteté et sa vigueur, elle n’agit pas. Il est vrai que l’action de la formule dépend des circonstances historiques de sa production. Mais l’analogie n’est point diminuée par là entre les mots, expression naturelle et moyen indispensable pour la communication des idées, et les sacrements, expression de la religion intérieure et moyen de communication avec Dieu. Le sens des symboles sacramentels a été déterminé aussi par les circonstances historiques de leur institution et de leur emploi. De là vient leur efficacité : ce sont des signes appropriés à leur destination, comme les mots peuvent l’être à