Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/296

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viennent pas du Christ, que le choix en est arbitraire et sans conséquence pour l’effet. La doctrine positive, contrepartie des opinions condamnées, est toujours susceptible d’explication et de progrès. Il importe peu que les sacrements soient censés composés de matière et de forme ; on pourrait, sans inconvénient, laisser de côté ces notions de l’ancienne philosophie, qu’on leur applique artificiellement, et les considérer en eux-mêmes en les prenant pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des actes religieux doués d’une efficacité surnaturelle. Cette efficacité ne leur appartient pas simplement en tant qu’ils sont des actes religieux, mais en tant qu’ils sont des actes religieux chrétiens, qui sont rapportés au Christ par l’Eglise, dans lesquels le Christ vit et agit comme il vit et agit dans l’Eglise et dans l’enseignement de l’Eglise.

La vie d’une religion n’est pas dans les idées, ni dans les formules, ni dans les rites, comme tels, mais dans le principe secret qui a donné d’abord une puissance attractive, une efficacité surnaturelle aux idées, aux formules, aux rites. Les sacrements ne sont rien pour le chrétien que par Jésus ou son esprit agissant dans le