Page:Lombard - Essai historique sur l’introduction du christianisme dans l’île de Tahiti.djvu/13

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donc eux que l’on défendait ou accusait. Les autres se sont placés à un point de vue trop exclusif en n’insistant point, soit sur les événements purement historiques, soit sur les événements religieux.

Nos efforts ont tendu à éviter ce double inconvénient. À un temps aussi éloigné de la grande agitation que soulevèrent les affaires de Tahiti, il ne nous a pas été difficile d’échapper à l’influence de tout parti politique ou religieux.

Nous avons essayé, d’autre part, de donner une histoire complète de l’île de Tahiti jusqu’à la mort de Pomare II en réunissant dans un même tableau les événements politiques et religieux, inséparables comme cela arrive souvent, surtout au commencement de l’ère de la civilisation d’un peuple. À Tahiti le mouvement politique a toujours subi le contre-coup du mouvement religieux et réciproquement. Quand une guerre éclatait brusquement, l’œuvre des missionnaires se trouvait par cela même interrompue ; quand les vérités du christianisme eurent pénétré dans le cœur des indigènes, ce fut une bienheureuse paix qui régna à Tahiti, et permit au pouvoir royal, aidé des missionnaires, de poser les bases de la société nouvelle.

Mais notre tâche a aussi consisté à montrer quelle puissance merveilleuse peut avoir l’Évangile sur un peuple. On en pourra juger quand, après avoir exposé l’état de la société tahitienne avant l’introduction du christianisme, nous montrerons avec quel enthousiasme ce peuple renonça à ses anciennes coutumes, avec quelle ardeur il saisit les vérités nouvelles et avec quel zèle il pratiqua la religion chrétienne.