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subdivisait en deux ou plusieurs districts gouvernés par des chefs. À Tahiti il y eut quelquefois un arii-rahi pour chaque péninsule.

Le chef souverain recevait de ses sujets une espèce de tribut qui consistait surtout en bétail et en fruits du pays.

Chose curieuse et particulière à quelques îles de l’Océanie, l’arii-rahi devait abdiquer à la naissance d’un enfant. Il n’exerçait plus dès lors que les fonctions de régent. Cet enfant, quel que fût son sexe, héritait immédiatement du pouvoir royal.

C’est ici le lieu de parler d’une classe fameuse de personnes, nous voulons parler des areoïs. Les areoïs formaient une vaste association qui comprit un moment jusqu’au cinquième de la population de l’île. C’était aussi une secte ayant sa généalogie, ses traditions et ses privilèges. Ils prétendaient descendre d’Oro.

Les areoïs se partageaient en sept classes qui se reconnaissaient chacun à un tatouage particulier. On entrait dans leur sein à la suite d’épreuves et l’on pouvait passer d’une classe inférieure à une classe plus élevée.

La vie des areoïs consistait en une upaupa perpétuelle, partagée entre la débauche, l’ivresse et la danse. Ce qui ne les empêchait pas d’aller au marae et de prendre part aux divertissements du peuple. Ils y remplissaient souvent des fonctions purement sacrées.

Ils avaient le privilège du vol et du pillage, actions licites chez eux. La communauté des femmes et l’enfanticide leur étaient permis. Les initiés devaient massacrer tous leurs enfants dès leur naissance ; si ces enfants