Ce sport se termina plutôt mal. Le fait qu’elle fût ma sœur ne l’empêcha point de me traiter de façon abominable. Elle avait hérité toute la méchanceté du Jaseur. Brusquement, dans sa colère, elle se jeta sur moi, me griffa, m’arracha les cheveux et planta ses petites dents aiguës dans mon bras. Perdant patience, je lui administrai la correction la plus formidable qu’elle eût certes reçue jusque-là.
Si vous l’aviez entendue crier et brailler ! Le Jaseur, qui s’était éloigné toute la journée et revenait à ce moment, se précipita en même temps que ma mère. Mais il arriva le premier. Oreille-Pendante et moi n’attendîmes pas notre reste. Prenant nos jambes à notre cou, nous détalâmes à travers les arbres, poursuivis par le Jaseur.
Cette chasse terminée, quand Oreille-Pendante et moi eûmes fini de rire de l’aventure, nous nous rendîmes compte que le crépuscule tombait. Bientôt ce fut la nuit avec ses frayeurs, et il ne pouvait être question de regagner nos cavernes, à cause d’Œil-Rouge.