éléments essentiels d’un art à venir. C’était l’art naissant.
Le même rythme ne subsistait pas longtemps. Très vite perdu, il était remplacé par une affreuse cacophonie jusqu’à ce que nous eussions retrouvé le rythme primitif ou découvert une nouvelle cadence. Parfois une demi-douzaine surgissaient en même temps, soutenus par des groupes qui, chacun, essayait de dominer les autres.
Dans les intervalles de ce pandémonium, chacun jacassait, hurlait, dansait, se suffisant à lui-même, plein de ses idées et de ses volontés personnelles, se considérant comme le nombril du monde. Il se séparait nettement des autres êtres qui, autres centres de l’univers, bondissaient et poussaient des cris autour de lui. Alors surgissait le rythme : un claquement de mains, le choc répété d’un bâton sur une souche, les bonds successifs d’un des membres présents, ou un chant saccadé et régulier, avec des inflexions de voix : « Hé-bang ! hé-bang ! Hé-bang ! hé-bang ! » L’un après l’autre, tous les membres de la horde adaptaient le rythme et dansaient ou