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BELLIOU LA FUMÉE


LE GOÛT DE LA VIANDE

I

Au commencement, c’était Christophe Belliou. Il devint Chris Belliou à l’époque où il fréquenta le lycée. Plus tard, parmi la bohème de San Francisco, il s’appela Kit Belliou. Et à la fin on ne lui connaissait d’autre nom que Belliou-la-Fumée. Cette évolution patronymique résume sa propre histoire.

Or, rien de tout ceci ne serait arrivé s’il n’avait possédé une tendre mère et un oncle de fer, et n’avait reçu une lettre de Gillet Bellamy.

« Je viens de parcourir un numéro de La Vague − écrivait cet ami de Paris. Naturellement O’Hara réussira avec ce canard-là, mais il y manque de la critique théâtrale… (Suivait le détail d’améliorations possibles à l’embryon d’hebdomadaire mondain.) Allez le voir ; laissez-lui croire que ces suggestions viennent de vous. Ne lui dites pas qu’elles sont de moi : il me bombarderait correspondant de Paris, et je n’en ai pas les moyens, attendu que les grosses revues me crachent des espèces sonnantes pour ce que j’écris. Surtout