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Page:London - Belliou la fumée, trad. Postif, 1941.djvu/110

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BELLIOU-LA-FUMÉE

III

Au réveil, ils s’aperçurent qu’un changement de température s’était produit dans la nuit. Le froid sec était fini. Sur leurs couvertures il y avait quinze centimètres de neige cristallisée.

« Bonjour ! Comment vont vos pieds ? » cria la Fumée à Joy Gastell, assise de l’autre côté des cendres du foyer, dans ses enveloppes de fourrure, dont elle avait épousseté soigneusement le givre.

Le Courtaud fit du feu et alla chercher de la glace à la rivière, pendant que la Fumée faisait cuire le déjeuner. Le jour parut comme ils terminaient le repas.

« Va planter les pieux d’angle, la Fumée, dit le Courtaud. Il y a du sable aurifère à l’endroit où j’ai cassé la glace pour faire le café ; je vais faire fondre de l’eau et laver une battée de ce gravier pour essayer notre chance. »

La Fumée s’en alla, la hache à la main, pour placer les pieux. Partant du jalon central en aval du numéro vingt-sept, il traversa à angle droit l’étroite vallée, se dirigeant vers son rebord. Il marchait méthodiquement, presque comme un automate, l’esprit hanté des souvenirs de la nuit. Au bord de la vallée, il ne planta pas le jalon d’angle. Il n’atteignit même pas le bord de la vallée, car il se trouva devant un autre cours d’eau. Surpris, il se repéra sur un saule flambé et un gros sapin facile à reconnaître. Il revint vers la rivière où étaient les jalons centraux. Il en suivit le