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BELLIOU-LA-FUMÉE

« Maintenant vous allez me donner ma fiche, dit-il au croupier au moment même où la bille s’arrêtait sur ce numéro.

— Oh ! tu n’as pas besoin de me la montrer, dit le Courtaud comme ils se dirigeaient vers le peseur d’or. J’ai tenu la piste. Tu as quelque chose comme trois mille six cents dollars à ton compte. Je ne dois pas me tromper de beaucoup.

— Trois mille six cent trente, répondit la Fumée. Et c’est toi qui dois rapporter la poudre d’or à la maison. C’est spécifié dans notre contrat. »

IV

« Ne pressure pas ta bosse, conseilla le Courtaud à la Fumée, qui se préparait, le lendemain soir, à retourner à la Corne d’Élan. Tu as joué une belle série à la veine, mais c’est fini. Si tu retournes là-bas, tu vas perdre tout ce que tu as gagné.

— Je te répète que ce n’est pas de la bosse, le Courtaud. C’est de la statistique. C’est un système. Il ne peut pas perdre.

— La peste soit des systèmes ! Ça n’existe pas. J’ai vu mon numéro passer dix-sept fois de suite à une table de cribbage. Était-ce un système ? Pas du tout. C’était une veine insensée, que malheureusement je n’ai pas eu le nerf de poursuivre. Si j’étais allé jusqu’au bout, j’aurais gagné plus de trente mille dollars avec une première mise de vingt cents seulement.

— Parle toujours, le Courtaud, mais le mien est un vrai système.