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Page:London - Belliou la fumée, trad. Postif, 1941.djvu/128

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BELLIOU-LA-FUMÉE

rêve, voilà tout. J’ai entendu bien des hommes me parler dans mes rêves. Je vais te dire une chose, la Fumée. Je suis piqué, je deviens fou. Si ce rêve-ci continue longtemps encore, je vais me mordre les veines et me mettre à hurler. »

VI

La sixième nuit du jeu à la Corne d’Élan, le maximum fut abaissé à cinq dollars.

« Ça va bien, affirma la Fumée au croupier. Il me faut mes trois mille cinq cents dollars ce soir comme d’habitude, et vous me forcez tout simplement à rester plus longtemps. Je serai obligé de choisir deux fois plus de numéros gagnants, voilà tout.

— Pourquoi ne favorisez-vous pas quelque autre table de votre présence ? demanda le croupier avec emportement.

— Parce que celle-ci me plaît. Et puis, ici, il n’y a pas de courants d’air. On y est au chaud et à l’aise. »

La Fumée regarda le poêle rouge à quelques pieds de distance.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La neuvième nuit, après avoir transporté la poudre d’or à la maison, le Courtaud eut une attaque.

« J’y renonce, la Fumée, j’abandonne tout, commença-t-il. Je sais quand j’ai mon compte. Je ne rêve pas : je suis bien éveillé. Il ne peut exister de système, et tu en as tout de même un. La table de multiplication est déséquilibrée. La règle de trois est détraquée. L’almanach est fichu, le monde est en