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BELLIOU-LA-FUMÉE

celui-là. Il avait été jalonné par un certain Cyrus Johnson, et c’est tout. Or Cyrus Johnson a disparu. Est-il mort, a-t-il descendu ou remonté la rivière ? Personne n’en sait rien. Quoi qu’il en soit, dans six jours, le délai pour l’enregistrement sera expiré. Alors la mine appartiendra à celui qui l’aura délimitée de nouveau et qui arrivera le premier à Dawson pour la déclaration.

— Un million de dollars ! murmura la Fumée.

— Gilchrist, qui détient le lot immédiatement au-dessous, a tiré six cents dollars d’une seule battée de gravier prélevé bien au-dessus du lit de roche. Il a foré un seul puits. Et le lot de l’autre côté est encore plus riche : je le sais.

— Mais comment se fait-il que tout le monde ne le sache pas ? demanda la Fumée, sceptique.

— On commence à le savoir. La chose a été tenue secrète assez longtemps, et transpire en ce moment. Les bons attelages de chiens feront prime dans vingt-quatre heures. Donc, ce que vous avez à faire, c’est de vous éclipser aussi discrètement que possible dès la fin du repas. J’ai arrangé cela. Il viendra un Indien avec un message pour vous. Vous le lirez, vous ferez semblant d’en être très affecté, vous vous excuserez, et vous filerez.

— Je… je ne saisis pas très bien.

— Innocent ! fit-elle à mi-voix. Ce qu’il faut faire dès cette nuit, c’est d’aller rafler des attelages. J’en connais deux. Il y a celui de Hanson, sept gros chiens de la baie d’Hudson, qu’il estime à quatre cents dollars pièce. C’est un beau prix ce soir, mais ce n’est rien comparé à demain.

« D’autre part, Sitka Charley possède huit malemutes dont il demande trois mille cinq cents dollars.