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BELLIOU-LA-FUMÉE

Demain il rira quand on lui en offrira cinq mille. En outre, vous avez votre propre attelage. Et il faut en acheter plusieurs autres. Voilà votre tâche pour ce soir. Prenez tout ce qu’il y a de mieux. Ce sont les chiens autant que les hommes qui gagneront cette course. Il y a cent soixante-seize kilomètres à parcourir, et il faudra relayer le plus souvent possible.

— Oh ! je vois. Vous désirez que je prenne part à la course ! articula la Fumée.

— Si vous manquez d’argent pour acheter les chiens, je… »

Elle hésita, et la Fumée reprit la parole avant elle.

« J’ai de quoi acheter les chiens. Mais ne craignez-vous pas… que ceci ne soit purement… un jeu de hasard ?

— Après vos exploits contre la roulette à la Corne d’Élan, riposta-t-elle, je ne crains guère que cette considération vous effraye. C’est certainement une affaire de sport, si c’est là ce que vous voulez dire : une course pour un million de dollars, en compétition avec quelques-uns des conducteurs et des voyageurs les plus rompus du pays. Ils ne sont pas encore entrés en lice, mais ils y seront à cette heure-ci demain et les chiens vaudront tout ce que pourra payer l’homme le plus riche. Le gros Olaf est dans cette ville : il est revenu de Circle-City le mois dernier. C’est l’un de nos plus habiles dresseurs de chiens et, s’il s’en mêle, ce sera votre rival le plus dangereux. Arizona Bill en est un autre, un professionnel des messageries, qui transporte la malle-poste depuis des années. S’il participe à la course, c’est sur le gros Olaf et lui que se concentrera l’intérêt public.

— Et vous voulez que j’intervienne en guise de cheval non classé ?