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BELLIOU-LA-FUMÉE

Von Schrœder, qui courait par pur amour du sport, n’avait pas moins de onze équipes de chiens, soit un attelage frais tous les seize kilomètres. Arizona Bill avait été obligé de se contenter de huit traîneaux. Le gros Olaf en avait sept, et c’était aussi le nombre de ceux de la Fumée. Plus de quarante autres concurrents s’étaient inscrits pour l’épreuve.

Ce n’est pas tous les jours, même dans cette Golconde septentrionale, qu’un prix d’un million de dollars est l’enjeu d’une course de chiens. Tous ceux du pays avaient disparu ; aucun animal doué de vitesse et d’endurance n’avait esquivé le coup de peigne fin qui balaya les vallées et les campements, faisant doubler et quadrupler le prix des chiens au cours de cette spéculation effrénée.

Le numéro trois au-dessous de la Découverte était situé sur la rivière Mono à seize kilomètres de son embouchure. Les autres cent soixante kilomètres devaient être courus sur la surface glacée du Yukon. Sur l’emplacement même de la mine, il y avait cinquante tentes et plus de trois cents chiens. Les vieux jalons de repère, flambés et gribouillés soixante jours auparavant par Cyrus Johnson, étaient encore en place. Chaque concurrent avait parcouru à maintes reprises les limites du lot, car la course en traîneau serait précédée d’une course à pied avec sauts d’obstacles : chacun étant tenu de recommencer à jalonner le lot pour son propre compte ; c’est-à-dire planter deux jalons de centre et quatre jalons de coin en traversant deux fois la rivière, avant de partir avec ses chiens pour Dawson.

En outre, aucune disposition ne devait être prise à l’avance. C’est seulement le vendredi, au premier coup de minuit, que le lot deviendrait libre pour être