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LA RUÉE À LA RIVIÈRE DE LA SQUAW

I

Deux mois après leur départ à la recherche de la viande, Belliou-la-Fumée et le Courtaud étaient de retour dans le bar de la Corne d’Élan, à Dawson. Leur chasse terminée, la viande apportée en traîneau et vendue deux dollars et demi la livre, ils possédaient, en commun, trois mille dollars en poudre d’or et un bon attelage de chiens. La chance les avait favorisés. Bien que l’affluence des chercheurs d’or eût repoussé le gibier à cent cinquante kilomètres au moins dans la montagne, ils avaient tué quatre élans dans une étroite gorge située à peine à moitié de cette distance.

Leur veine de chasseurs n’était pas moins anormale que l’énigme de ces animaux égarés, car le soir même quatre familles d’Indiens affamés, rentrant les mains vides d’une chasse de trois jours, vinrent camper au voisinage. Un peu de viande fut troquée contre des chiens étiques. Après les avoir bien nourris pendant une semaine, la Fumée et le Courtaud les attelèrent pour transporter leur charge au marché de Dawson, où la viande faisait prime.

Les deux hommes affrontaient maintenant un autre